Au mois
de décembre, le ministre des finances du gouvernement fédéral conservateur, Jim
Flaherty, a annoncé un changement quant au transfert des fonds fédéraux pour
soutenir le système provincial de santé. Ainsi, le transfert au taux de 6%
continuera jusqu’en 2016-2017, mais l’appui du fédéral sera par la suite
calculé d’après la croissance économique du pays et du PIB, ce qui équivaut à
un taux de 4% pour le moment.
Loin de
me prononcer en faveur de ces coupes budgétaires, je crois toutefois qu’il est
vrai que notre système de santé, tel que nous le connaissons, ne peut être
durable sans de profondes modifications en raison de grands bouleversements
démographiques qui auront lieu au cours des prochaines années. Selon Statistiques Canada, il y aura deux
personnes qui travailleront pour chaque retraité en 2056 comparativement à cinq
en 2006.
D’autre
part, tout ce que les politiciens
s’opposant à ces coupes budgétaires ont fait jusqu’à maintenant est critiquer
sans même offrir un plan de rechange. Il serait ignorant d’appliquer le statu
quo face au financement du système de santé, étant la situation qui règne
depuis longtemps au sein des provinces, et les politiciens de l’opposition
devraient plutôt prôner un plan de réforme de la santé pour se présenter comme
étant plus crédibles face à un gouvernement de droite. Voici quelques idées.
Il pourrait y avoir une plus grande mixité des
établissements privés au sein du système public de santé. Ceci permettrait
ainsi de transférer la charge déjà assez lourde des hôpitaux publics vers
d’autres établissements, ce qui freinerait alors un peu la construction de
nouveaux hôpitaux. Notre système de santé a aussi grandement besoin de s’ouvrir
aux soins à domicile pour les patients ayant besoin de soins à long terme. De plus, il est possible de transférer
certains services offerts par les médecins généralistes aux infirmier(e)s et
aux pharmaciens afin d’assurer une plus grande accessibilité aux soins.
Quant à
la technologie, il est très frustrant et
évident que le système de santé ne s’en pourvoit pas afin d’améliorer sa
qualité. Plusieurs des pharmacies d’Europe sont reliées par un système
informatique permettant d’envoyer une prescription par l’entremise de celui-ci.
Le patient peut donc aller chercher ses médicaments dans n’importe quel
établissement du pays.
Finalement,
plusieurs pays qui ont adopté un système de santé décentralisé en ont beaucoup
plus pour leur argent. Tandis qu’au Canada on dépense généralement 10.1% du PIB
et 16.7% des revenus gouvernementaux au sein du système de la santé, la Suède,
où le système de santé est géré localement, dépense 9.1% de son PIB et 13.6% de
ses revenus gouvernementaux. Je dois avouer que cette idée va un peu loin et
qu’il faudrait une réforme totale du système de taxation. Toutefois, il est
clair que nous pouvons nous inspirer de plusieurs pays afin d’offrir un système
de santé plus abordable en réduisant les services le moins possible.
Il est
important pour la population de réfléchir aux innovations possibles au système
de santé, car c’est un enjeu qui nous affectera directement de la nature. Quant
à ceux s’opposant aux coupes budgétaires, cessez votre discours cliché et concentrez-vous
sur des plans concrets!
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